Comme on peut, on fait comme on peut, un peu plus chaque jour.
Le faire ce n’est pas qu’une phrase poussée dans le vide, c’est un cri, une rage enfouie en nous, une ambition folle qui nous anime. Enfin je sais pas.
Parfois j’aimerais voir le monde brûler. Il m’a tant pris et tant donné, je sais plus faire la différence entre les deux.
J’ai mal mais je vais bien.
Tu crois pas que quand tout est parfait,c’est qu’il y a un truc qui cloche ?
Me regarde pas je suis fatigué.
Je doute. Je doute un peu plus chaque jour.
Je finis par me rendre compte que quand c’est pas toi qui m’empêches de le faire, c’est moi.
Et pourquoi t’es pas là mon frère ? Avec toi j’aurais pu le faire aussi, au lieu de
m’aider tu me tires vers l’arrière…
Ils pensent avoir le contrôle et essayent de te manipuler.
Te prenant pour acquis parce que tu souris sans jamais leur montrer les heurts qu’ils t’assènent.
Pourtant, là où ils te montrent une étoile, tu vois la galaxie.
Alors c’est vrai c’est bête, je peux rien pour toi si tu veux pas le faire, je te parle de
s’entraider sans arrières pensées, sans que tu veuilles me planter avant de te rendre
compte que tu n’es pas le premier.
Mais qu’est-ce que tu sais?
Qu’est-ce que tu comprends?
Je pourrais te montrer ma haine mais j’aurais perdu, je serais devenu comme toi… un
mec qui comprend pas, pourquoi son poto lui tend la main…
En vrai j’ai pas eu le choix, t’étais pas là quand c’était noir, y avait personne pour
allumer ma foi, j’ai pas eu de grands pour m’apprendre, j’avais que moi et ma peine
pour le faire.
Alors regarde-moi et crois-moi quand je te dis qu’on doit s’exploser pour le faire.
Sans forcément leur ressembler.
Sans forcément oublier qu’à la base on vient d’une poussière du ciel.
S’exploser pour la cause, s’exploser pour le faire/fer.
Comment peut-on le faire, un peu plus chaque jour, chaque moment où s’entrechoquent nos désirs et nos ambitions.
En nous, formées comme du métal.
Métal brillant, solide, parfois brûlant. Mais ne cédant jamais aux heurts et projectiles filant.
Créer, c’est exploser.
C’est le faire comme une collision entre deux atomes générant de l’entropie.
Sortir ce truc en nous qui bouillonnait, parce que c’est là et que je ne peux pas l’ignorer.
J’ai mal, mais je suis souple et solide. J’encaisse les chocs et j’emmagasine la douleur, la peine… Le métal se forge. L’énergie ne sera que plus forte.
Le Faire et avoir la Niyya du fer…
Ce métal d’où on provient peut-être. Des particules concentrées entre elles, comme avec mes gars.
L’énergie est là !
Suffit que tu la prennes dans la paume de ta main.
Ce que je sais… c’est que j’ai l’intention de le faire ; tordre et rompre le fer.
Le faire c’est pas qu’une phrase poussé dans le vide c’est une énergie, une ambition folle qui nous anime…
Tout va bien aller me dit mon frère et je le sais.
Tout va bien aller me dit ma sœur et je le sais.
Parce qu’on a la tête dure comme le fer
On se le répète en boucle depuis des années.
Ailleurs, l’énergie est là. Entraînant inertie et mouvement, un peu comme ce bout de métal tournant autour du monde là où les constellations ne sont qu’une.
Alors viens on réunit nos énergies et avec nos mouvements, on se traîne et se pousse… créant un espace plus grand… un ensemble qui dépasse juste notre simple condition.
Là où les mondes tournent entre eux et se touchent avec pudeur… où les processus ne sont que transferts et échanges équivalents.
Comme les planètes, étoiles ou humains, on a cette intention, on doit s’exploser pour le faire.
CHAHID EL BATTI