De la violence coloniale dans l’espace public. Visite du Triangle de la Porte Dorée à Paris

« Paris “capitale romantique”, “capitale de l’amour” a été, entre le XVe et le XXe siècles, la capitale d’un empire colonial, esclavagiste et post-esclavagiste. Inévitablement, les pouvoirs successifs ont voulu exhiber ce qui faisait leur gloire et, inévitablement, du fait de la structure masculine et raciale du pouvoir, bâtiments et monuments ont été conçus pour mettre en scène l’esprit de conquête, le patriarcat, l’oppression et l’expansion. »

Ce guide décolonial nous emmène du côté de la porte Dorée, à Paris, visiter un « triangle colonial » composé de trois monuments qui offrent un condensé de l’histoire coloniale, culturelle, économique, raciale et politique de la France.

Ce triangle comprend le bâtiment du Musée national de l’histoire de l’immigration, ex-musée des Colonies inauguré à l’occasion de l’Exposition coloniale de 1931, dont l’immense bas-relief met en scène, « l’air de rien », l’économie extractiviste basée sur l’esclavage et le travail forcé dans les colonies. Face au musée, le deuxième sommet du triangle est le monument à la mission Marchand qui, depuis les années 1970, fait régulièrement l’objet d’actions anti-colonialistes allant du tag au plastiquage. Le dernier sommet révèle quant à lui « La France apportant la paix et la prospérité aux colonies » sous les traits de la déesse Athéna.

S’inspirant des bases d’une pédagogie critique explorée par les universités de Décoloniser les arts (DLA), cet ouvrage revient sur les débats et les luttes menées à travers le monde autour de statues, célébrant esclavagistes et colonialistes, « au pied desquelles le pouvoir dépose des gerbes de fleurs. »

Accompagné d’une riche sélection d’images d’archives et ponctué par les interventions visuelles de l’artiste Seumboy Vrainom :€, Françoise Vergès nous livre ici un texte incisif qui propose une nouvelle manière d’aborder la ville.

L’Apocalypse Arabe

POÉSIE

Réédition d’un livre majeur de la poète et peintre Etel Adnan, publié pour la première fois en 1980, dont elle avait entamé l’écriture en janvier 1975 à Beyrouth – quelques mois avant le début de la guerre civile au Liban. Évocation lyrique du parcours d’un soleil, L’Apocalypse arabe est aussi un journal de cette guerre, qu’Etel Adnan suit depuis Paris où elle fuit en juillet 1975. Au milieu des mots surgissen des signes, des glyphes, des dessins, qui sont “le signe d’un trop-plein d’émotion, un écho, une résonance d’un mot écrit ou bien une pensée non aboutie, imprononçable.”

Racisme et jeu vidéo

En 2007, le monde du jeu vidéo est secoué par une violente polémique au sujet du jeu vidéo Resident Evil 5. Ce dernier est accusé de faire commerce du racisme, en invitant à se glisser dans la peau d’un américain blanc body-buildé, missionné dans une région africaine anonyme, et tuant des dizaines d’hommes et de femmes noires présentées comme de dangereux zombies infectés du virus T. Depuis, la communauté des joueurs et joueuses de jeux vidéo interpelle régulièrement les créateurs
et créatrices des jeux sur les questions du racisme et du sexisme.

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